Luestan Theel

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mercredi, mars 28 2018

Ce que je (ne) suis (pas)

Je ne suis pas l’air qui souffle

Je suis le souffle de l’air

Je suis le vent.

Je ne suis pas l’eau qui court

Je ne suis pas la rivière

Ni même le cours d’eau

Je suis le cours de l’eau.

Je ne suis pas l’oiseau qui vole

Je suis le vol de l’oiseau

Plané quand je m’endors.

Je ne suis pas ce corps vivant

Je suis la vie de ce corps.

Je ne suis pas ce corps pensant

Je suis la pensée de ce corps.

Je ne suis pas en mouvement

C’est le mouvement que je suis

Que je suivrai jusqu’à l’arrêt.

lundi, avril 8 2013

L'enfant des bois

Un enfant dans les bois
Loin déjà des lisières
Un enfant solitaire.

Tant d’épines le barrent
Les fourrés sont épais
Et dense la futaie.

Tout est sombre alentour
Entre deux troncs du jour
Il s’y faufile et passe.

Il va parmi des ronces
Avance avance encore
Un enfant dans les bois.

Trouve de hautes herbes
Un rideau de roseaux
Doucement il écarte.

Profusion de lumières
Terrain vierge au soleil
Une vaste clairière.

Au milieu une mare
Dans la mare un héron
Parmi des nénuphars.

Un immense héron
Pointant le ciel du bec
Haut par dessus les arbres.

Il attend l’occasion
De prendre son envol
Attends attends attends!



L ‘oiseau s’est envolé
Un héron loin des bois
Petit point dans le ciel.

L’enfant seul est resté
Au fond de la clairière
Un enfant solitaire.

VA-T'EN, VA-T'EN, VA-T'EN !

lundi, avril 30 2012

Le pêcheur de rois

Les tuiles sont blettes mais lourdes d'une contenance ignorée
Plus qu'épaisses toitures sur très obscurs murs
Où s'ouvrent des fissures...

À chaque porte franchie passe furtif un vieillard pendu
À l'hameçon qui l'a mordu
Combien dérisoire rétrospectivement!

Les vases hauts et pleins sont hermétiques.

Quand cesseras-tu Perce-Mur d'arpenter des couloirs
Muet et sourd aux vieillards par tes mains amorcés?

Vaguement inquiet pourtant de leur voir comme une bonté.

(Plaie ouverte de rois menteurs ou longue patience
D'archers à l'espère?)

Les tuiles sont blettes mais lourdes...

jeudi, février 9 2012

Pierrot lunaire

LUNA ils ne croient pas les autres
À mon extase favorite
Mais ils rient de ma danse
La plus triste pourtant des bacchanales.

Trop bien savent-ils que je suis ivre
Et trop bien je le sais.

Mais mon ivresse t'adore LUNA
Comment nul ne le saura.

Pour ce que ta lumière est entrée
En ce bois où nous sommes
Pour ce qu'elle dort dans l'herbe
À deux pas d'où nous sommes
Tant ivres.

Et nous chantons dansons
Sacrilèges que nous sommes!

Hurle toi
Galopent eux deux
Et que je gesticule moi!

Sacrilège pardonne LUNA
Nous sommes ivres
Et trop bien je le sais.

Mais c'est notre ivresse qui t'adore
LUNA blanche si loin d'où nous sommes.

jeudi, octobre 13 2011

Pompholux Anthrôpos

Toutes leurs bulles sont bien closes
Et dedans des gens dorment
Ou bien rêvent...

Toutes leurs bulles sont ancrées dans le roc
Des lumignons au chaud lentement s'y promènent.

Dehors Il fait nuit
D'incertains soupirs au froid s'y promènent
Des chandelles d'angoisse éparses clignotent
Les carrefours sont défaits et les routes dénouées
Dérivent
Au vent abstrait...

Mais toi envole-toi ma bulle à moi ô mon Lunik
Il n'est plus de trajectoire
Des rues ondoyantes s'efface le sillage
Envole-toi ma belle bulle à moi tous azimuts
Sous ta cuirasse aux reflets blancs ma bougie tremble.
Les cheveux de la comète sont l'antique signature
Le vestige oublié d'un trop lointain désir
Évade-toi ma belle bulle à moi
La houle d'univers doucement bercera tes antennes.

Bulle vagabonde au gré des souffles
Sans amarre et sans étoile
Mon beau Lunik de pacotille et de savon
Où vont s'irisant mes souvenirs
Toi qui eus pour tout Baïkonour une main enfantine,

Va
Et ne sois jamais
Satellite!

Noyade d'aérophage

Jadis j'étais aérophage aux ponts posté
Et quand le vent d'Est secouait sec leurs agrès
Alors je m'agrippais aux parapets buvant
L'air!

Et je m'enflais m'enflais tel un gros ballon vert
Mes bras me retenaient seuls aux cables de fer
Tout le restant ruant très haut pour prendre son
Vol!

Alors pour ne pas m'enfuir tout au fond du ciel
Ni m'exposer au bec des rapaces cruels
J'ai collé sous mes deux pieds des semelles de
Plomb!

Désormais plus ne m'emportèrent les typhons
Mais je faisais hélas un bien méchant ludion
Sur mes ponts mal suspendus où je tournais en
Rond!

La nausée m'en a pris avec le vertigo
Amarres rompues mes ponts tombèrent de haut
Et plongeant dans les flots je devins oh! buveur
D'eau!

Homo Faber

Il a rencontré le vide
Des choses qui tremblent
Amère gésine.

Il a pris dans ses mains
La terre qui était noire
Et pleine de cailloux tranchants
Et sur le noir de ses mains meurtries
Coule le sang
De sa désolation.

Les choses alentour se sont toutes bousculées
Il a mis du vent dans sa cervelle
Des cals plein ses mains
Et mille courbatures pour meubler sa misère.

Toutes les choses retournaient leur veste
Par l'effet de ses maigres poignets
Et il aura de plus en plus froid
Trop de vent entre les deux oreilles.

Et rien qu'un vieux gilet!

mercredi, juin 30 2010

Vélo Lupin

Un matin par le plus grand des hasards
(L'air était frais les oiseaux chantaient
Comble de banalité de petits nuages blancs erraient)
Un individu maigre
Monté sur un vieux vélo cassé presque aussi maigre
Après avoir en rond pédalé
Sur la place centrale d'un village
Soudain perdit le contrôle de sa machine.

Il entra au plus profond des buissons avoisinants
Écarta dans son élan deux trois branches
Franchit d'un bond quelque vieux mur ruiné pour
Se retrouver encore sur la même place centrale
Où coulait l'eau d'un bassin blême.

Plus fort que Lupin l'Arsène
Roi de la carambole prince des monte-en-l'air
Cet individu-là venait par effraction
De pénétrer en soi-même rien de moins.

Il fut bien sûr bouté en l'air
Par-dessus mur à la manière d'une vieille ferraille
Qui geint et rompt aux entournures
Il est sans cesse bouté en l'air
Hors la place dans les buissons par-dessus mur
Dans des buissons épineux où il a disparu
Disparu.

On dit qu'il s'y déchire aux griffes nombreuses de l'exil.

mardi, juin 29 2010

Hernani Fangio

Embarqué dans ma trop longue auto
Que la rouille rogne
Avec son gros coffre moteur et son trop bas capot
Où je me cogne,

À moi mes embardées !

Loin du volant n'y voyant guère
Ça danse et ça dérape
Tenue de rue très incertaine et quel malconfort mes frères
Ah ce frein qui sans cesse m'échappe !

À l'aveuglette
Parmi les toboggans désarçonnés
Et les antarctiques déboussolés,

À l'aveuglette et
Au hasard sournois des gravats
Je suis une grosse torpédo noire qui va...

Et-le-gouffre-est-sans-fond-et
De rien-du-tout je vois la ténèbre immédiate
Dans laquelle à chaque cahot
S'en va patiner mon épouvante écarlate.

lundi, juin 28 2010

La porte du temple

Il y a longtemps très longtemps
Du temps que j’étais arrogant
Faute d’avoir assez d’ans
J’allais souvent monologuant en mes dedans…

« — J’irai !
Me disais-je à tout va.
— Où vas-tu ?
— Je cherche la porte du temple.
— Quel temple ?
— N’importe lequel pourvu que ce soit le bon ! »

Quelle outrecuidance !
Quelle sotte impudence !

Bien sûr je n’ai pas trouvé le bon temple
Mais j'ai trouvé la bonne porte.

C’est celle qui permet qu’on en sorte.

Les dents folles

J'ai... J'ai senti ce matin une démangeaison
Tout au bout de mes mains.

C'était c'était comme un
Venin !
(Hélas... il m'y poussait... des dents !)



J'ai... J'ai senti peu après une démangeaison
Sous la plante des pieds.

Et ça et ça grattait
Grattait !
(Encore... il y poussait... des dents !)

J'ai... J'ai senti au soleil une démangeaison
Autour de mes oreilles.

Partout partout la même
Géhenne !
(Sans trêve... elles poussaient... les dents !)

J'ai... J'ai senti dans le soir une démangeaison
Le long de mes mâchoires.

Mais c’était sans espoir
Trop tard !
Car là depuis longtemps mes dents étaient tombées.

Alors à toutes mes extrémités
Les dents se sont mises à grignoter
Sans jamais s'arrêter
Pitié !

Et c'est la raison pourquoi désormais
De moi vous ne voyez de pomme qu'un trognon !

vendredi, mars 5 2010

Naufrage blanc

Dans l'océan sur terres immergées
Un bateau requin s'est fendu aux récifs
Un bateau brun s'est relevé du bec
Et sombre.

Et ses trois occupants homme femme enfant
Coulent en se tenant la main
Chutent en tourbillonnant dans les transparents abîmes
Dérisoires filaments roses dans l'éternité limpide.

Mais alors l'univers
Au creux de la nuit bleu pâquerette
Se renverse.

Et les trois naufragés cessent de divaguer
Ils remontent vers les rochers âpres et doux
S'y accrochant suffoquant comme algues mourantes.

Là penché au bord du presque infini
Je leur tends une main secourable.

Cœur de pierre

J'ai pour cœur une pierre
Une pierre qui s'est fendue.

C'était un bon cœur de pierre
Entouré des murailles de pierre
D'un vieux château perdu.

D'un château de silence
Envahi en été par le lierre
Et par la neige en hiver.

Mais le château s'est écroulé
Il n'en est resté
Qu'un vaste champ de pierres
Avec au milieu
Un cœur de pierre
Vermoulu
Battu…

Par le vent et la tempête
Par la grêle et par le froid
Et par toi
Et c'est pourquoi
Il s'est fendu.

Fendu d'une fente légère
Où sont venues s'accrocher
Quelques feuilles de lierre
Où sont venus se loger
Trois charmants lézards verts.

jeudi, décembre 25 2008

Coquilles

Les grands navires...

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lundi, décembre 22 2008

Rêve brut

Sur un banc de l'allée...

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jeudi, décembre 18 2008

La lettre moghole

Le soleil c'est une orange...

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dimanche, novembre 30 2008

Le cormoran tentaculaire

Un jour

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jeudi, octobre 9 2008

le cycliste arrêté

Il filait droit

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mercredi, juin 4 2008

Naissances

Le jour de ma première naissance

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Anti-credo

Dieu quel qu'il soit

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